mercredi 12 décembre 2018

Temps de Prière pour l'unité des Chrétiens.

visuel 2019 WEB



Le temps de prière à 

Sainte-Ménehould aura lieu :


le 22 Janvier à


La Chapelle des Vertes-Voyes 


à 17H00




dimanche 2 décembre 2018

Homélie de la St Eloi 2018

Cette homélie proposée par Joël s'appuie sur le travail préparatoire réalisé avec un petit groupe d'agriculteurs et présenté dans un précédent article (lien) intitulé "la sécheresse bouscule les agriculteurs. 



Depuis quelque temps, l’Église, par la voix des papes, a coutume d’appeler notre planète « la Maison commune ». Cela a pour mérite de manifester la solidarité et la fraternité qui lient tous les êtres, humains et non-humains, qui la composent. Elle souligne la richesse et la diversité de tous ces êtres, ainsi que l’équilibre qui doit présider à leur cohabitation et leur coopération. Hommes et femmes, nous avons été créés comme responsables de cette Maison, veillant sur cette diversité et cet équilibre. « Tous, nous sommes responsables de tous » disait Saint Jean-Paul II

Aujourd’hui, cette Maison est secouée par une crise qui menace les équilibres humains et environnementaux. Les développements scientifiques et techniques qui nous ont donné un pouvoir inédit sont questionnés par les nouvelles connaissances scientifiques. Il nous faut réfléchir à des réorientations. De même, la mondialisation, qui avait unifié les peuples, se révèle porteuse des venins de la volonté de dominer et du rejet, de la loi du plus fort. Les progrès, qui nous ont apporté tant de bienfaits, demandent à être corrigés. Cela ne concerne pas que l’agriculture mais toute notre société.



Pour nous chrétiens, cela nous incite non pas au catastrophisme et au découragement, mais à l’engagement et à la confiance que nous sommes capables de trouver les nouveaux chemins de la justice et de la paix. Non par les simplismes et la recherche facile de boucs émissaires, ni par le retour en arrière, ni par le chacun pour soi et le refus de l’autre, mais par une recherche équilibrée et patiente de nouvelles voies ou de voies renouvelées.

Dans ce soin de la Maison commune, vous, les agriculteurs, avez une place particulière : une part importante de la gestion de la nature vous est confiée pour le bien de tous. Nourrir les êtres humains, veiller à préserver la bio-diversité, articuler le soin de la terre, des végétaux et des animaux de manière équilibrée, vous met en contact privilégié avec la Création. Au delà des découragements qui peuvent naître des difficultés liées aux aspérités de la nature, à la non-reconnaissance de votre travail, le métier d’agriculteur est motivant : il offre un contact et une proximité avec la nature, avec la vie et la force qu’elle contient. La technicisation qui facilite le travail ne doit pas supprimer cette proximité et ce plaisir. Cela donne du sens au travail. Mais la recherche excessive du profit ou l’impossibilité de gagner sa vie ne doivent pas venir corrompre cette responsabilité particulière de gérer la nature.


Cette mission confiée aux agriculteurs est appelée à être vécue en solidarité. Ce n’est pas une option, sauf à aller contre le sens de la Création. L’humanité a été créée solidaire. De même que nous sommes destinés à un compagnonnage attentif et bienveillant avec la nature, de même les hommes et les femmes sont appelés à prendre soin les uns des autres en veillant au respect de chacun et à la complémentarité entre les diverses catégories sociales.

L’égoïsme qui attribue à l’autre la responsabilité de ce qui  ne va pas, qui considère  celui qui est  différent comme un concurrent ou une menace, qui  justifie cette attitude comme une nécessité humaine, est un poison à l’origine de la plupart de nos problèmes. La méfiance sociale qui habite notre société est un cancer : celui-ci empêche de croire l’autre, il lui attribue des motivations intéressées, il empêche de travailler ensemble en confiance. A l’inverse, il nous faut redécouvrir la richesse de la coopération qui commence par le simple plaisir d’échanger, la multiplication des occasions de parler ensemble. Croire que l’autre est  un atout pour un enrichissement mutuel. Nous sommes responsables ensemble de la Maison commune et c’est ensemble que nous trouverons les voies de l’avenir.

Dans l’homélie proposée l’an dernier, il était dit : « il nous faut réapprendre à écouter, à s’écouter, à parler, à se parler. L’individualisme qui équipe d’œillères peut quelquefois conduire à l’autisme. Le refus de l’autre, de ses convictions et de choix différents se mue en agressivité et en colère.Pour que notre parole soit juste, il faut que notre écoute soir réelle. Dans ce monde complexe, il est si facile de simplifier, de penser en noir et blanc. »

Pour cette fête de Saint Eloi, nous nous sommes rassemblés et nous célébrons une messe. C’est à un repas que nous sommes conviés, un repas de frères, un repas d’enfants de Dieu à qui Il a confié la Maison commune. Offrons lui l’image d’ouvriers réellement attelés à cette tâche.

samedi 1 décembre 2018

St Eloi 2018 : mot d'accueil

La fête de la St Eloi a été célébrée ce samedi 1er décembre en l'église de Verrières par les agriculteurs du doyenné.

En entrée, Alexandre nous a proposé un mot d'accueil bien ancré dans la réalité du métier. Vous pourrez le lire ci-dessous.

L'homélie sera reprise dans l'article suivant. 



Bonjour à toutes et à tous,
Merci d'être présents en ce jour de fête pour les Agriculteurs !

Comment vous relater cette année agricole ? On ne sait plus ce que c'est une année normale...

Tout d'abord il a plu en ce début de printemps, une aubaine pour les nappes ! Mais la pluie durant, cela retarde nos emblavements (on n'est jamais content !).
Enfin les semis se généralisent sous un beau et chaud soleil ! Mais avril n'a pas dit son dernier mot ! Et, en son dernier jour, de violents orages traversent notre plaine accompagnés de grêle ! Les ennuis recommencent et l'année 2016 n'est pas encore essorée dans nos trésoreries ! Heureusement, pour bon nombre d'entre nous, nos chères assurances sont là ! Experts débordés, colza, blé, betteraves, tout à constater !

Puis le sec arrive pour certains, il restera jusqu'à l’automne ! On nourrit les animaux en pâture depuis le début de l'été, certains même vont les rentrer. La moisson est correcte en général, les prix deviennent même rémunérateurs ! la Champagne décline un peu (pour une fois dirons certains !) mais la pente des remboursements ne s'est pas beaucoup atténuée depuis 2016 !

Viennent les premiers chantiers de fin d'été ; récolte de maïs fourrage avec un mois et demi d'avance ! Quantité et qualité moyennes ; semis de fin d'été dans le sec pour beaucoup, quelques chanceux bénéficieront de pluies orageuses salvatrices .
L'automne se présente toujours dans le sec, les récoltes sont difficiles en betteraves, les rendements sont très hétérogènes d'une commune à l'autre ; les maïs grains mettent au chômage les séchoirs et sont peu brillants ; les semis de céréales se font dans le sec toujours ! Les levées sont longues et hétérogènes ! Mais, enfin, la pluie arrive ! La vraie!, Il était temps !
L'année n'est pas tout à fait finie...mais cela aurait pu être pire…. non ?

Être Agriculteur, c'est un vrai défi quotidien, pour gérer, ou pour tout simplement continuer d'exister !
Pour pouvoir entreprendre, il faut rassurer son banquier avec des cours et marchés aussi précis qu'une météo à 7 jours ! Il faut fournir des études et des dossiers si lourds que la brouette en fer de papa ne pourrait supporter !

Il faut garder un sommeil profond quand l'administration propose de venir (par un message la veille) voir si toutes les dernières normes, à l'encre à peine sèche, sont appliquées sur notre ferme !

Notre métier a changé ! Dans sa gestion, dans son quotidien ; le mal de tête a remplacé le mal de dos ! Mais notre profession reste noble ! Soyons fiers d'être paysans !
Ne laissons pas les chemins de notre si beau métier se laisser envahir de ronces et nids de poule générés par le bashing et les fake news de quelques ONG populistes. Au contraire, entretenons ces voies de communication, ne laissons pas les autres le faire à notre place !

Nous sommes accusés quotidiennement de bien de maux par des médias peu scrupuleux, avides de buzz, nourrissant la population de peurs !
Accablés par toujours plus de normes, contraintes, soyons vigilants, unis, pour ne pas perdre la vision, le sens de notre métier, le goût d'entreprendre.

Le bon sens paysan tangue quelques fois. L'individualisme ne doit pas primer sur la solidarité, l'abandon sur la combativité.
Débranchons nos télés, rangeons nos radios et discutons dans nos villages ! Citoyens, actifs, retraités, jeunes, aînés, expliquons, écoutons-nous ; bref communiquons ! N'ayons pas peur d'ouvrir nos Fermes aux écoles, à la société civile ! Fédérer, accueillir, partager sont toujours nos vraies valeurs !

Nous, Agriculteurs, Agricultrices, n'ayons pas peur de l'avenir ! Restons des Hommes et des Femmes de projets !, Ensemble, nous réussirons à relever les nombreux challenges qu'impose notre métier.
Le monde change, mais notre défi reste le même, nous avons la même mission depuis toujours :


Celle de nourrir les hommes et les femmes sur cette terre !