lundi 18 novembre 2019

Messes décembre 2019




Décembre

Dates
Ste Ménehould
Saint Rouin
Argonne Sud
Saint Louis
Argonne Nord
Dimanche
01/12
10 h 30
St Charles
10h30 St Eloi
Givry en Arg.

Samedi
07/12



Dimanche
08/12
10 h 30
St Charles
10 h 30
Ante

Samedi
14/12

18 h
Givry en Arg.

Dimanche
15/12
10 h 30
St Charles

10 h 30
Ville sur Tourbe
Samedi
21/12



Dimanche
22/12
10 h 30
St Charles
10 h 30
Auve

Mardi
24/12
19 h
St Charles
20 h
Givry en Arg
18 h
Ville sur Tourbe
Mercredi
25/12
10 h 30
St Charles
Noël

Samedi
28/12



Dimanche
29/12
10 h 30
St Charles
Messe de
Doyenné

vendredi 8 novembre 2019

St Eloi 2019 : les médias déstabilisent les agriculteurs

La St Eloi se profile à l'horizon. Comme de coutume, un petit groupe d'agriculteurs s'est retrouvé autour de Joël Morlet pour faire le point sur la campagne écoulée et sur ce que vit le monde agricole. Voici l'état des lieux de la campagne 2019.


* Une situation de fond, déjà observée l'année dernière, où le développement scientifique et technique qui a conduit l’agriculture des dernières décennies est remis en question ; cette contestation basée sur de nouvelles connaissances entraine une réorientation des modes de production. En même temps, de nouvelles techniques apparaissent, notamment en informatique ; elles changent le mode d’exercice de la profession. Les agriculteurs ont conscience de toute cette évolution qu’ils ont à vivre mais demandent du temps pour s’adapter.



* Fait partie de cette situation de fond une logique libérale mondialisée, dominante mais elle est aussi contestée en raison de ses dégâts humains et environnementaux. La contestation des traités conclus, par exemple avec le Canada ou les pays d’Amérique du Sud, vient d’une différence  entre les normes sanitaires et environnementales de ces pays et les nôtres. Plus largement, une mondialisation qui ignore les hommes et les groupes humains est de moins en moins acceptée. «Produire et consommer local », « remettre l’homme au centre de l’économie » sont des demandes fréquentes.


* Pour cette année, une donnée essentielle : la sécheresse, présente depuis plusieurs mois, met rudement en question les exploitations : approvisionnement des animaux, levée des semis, qualité des dernières récoltes... Si le changement climatique continue, quels choix de cultures et de pratiques ? avec quelles marges de manœuvre ?

Le nombre d’agriculteurs en difficulté ne faiblit pas et sollicite l’attention des organisations professionnelles mais aussi de tous les agriculteurs.


* L’action des médias déstabilise nombre d’agriculteurs. Beaucoup  de nouvelles leur apparaissent comme des agressions en  mettant en exergue quelques mauvaises pratiques (quant à l’utilisations des intrants ou le traitement des animaux) et des groupes minoritaires (végans et autres). Parfois les informations sont inexactes ou fausses. Ils ont le sentiment de ne pas être respectés dans leur professionnalisme et leurs efforts. L’inquiétude est accrue du fait des agressions physiques dont ils sont l’objet.

Les agriculteurs s’efforcent d’expliquer leur travail chaque fois que l’occasion leur est donnée ou de créer des rencontres (fermes ouvertes,...) mais cela n’inverse pas l’opinion dominante sur les dangers de l’agriculture moderne. Pourtant, paradoxalement, les sondages expriment toujours la confiance d’une majorité de Français à leur égard.


* Il y a le sentiment que le gouvernement actuel n’a pas vraiment de projet agricole ; il semble pris dans des logiques contradictoires et ne tranche pas sauf pour plus de libéralisme. Les agriculteurs ne se sentent pas pris en compte dans les projets de changement. Pendant ce temps, l’administration continue de faire peser sur eux une bureaucratie et des obligations qui les monopolisent et quelquefois les insécurisent.


* La coopération et le mutualisme ont eu de belles réalisations mais les dimensions et les orientations des grandes coopératives et des banques  donnent aux agriculteurs un sentiment d’éloignement. Ils pensent leur existence  nécessaire mais leur frustration vient du fait qu’ils n’ont plus la main sur les décisions. Tout cela est liée à une mondialisation où ces organisations tentent de prendre place mais  qui ouvre aussi la France à une concurrence où les  règles humaines et environnementales ne sont pas les mêmes. L’Europe gagnée par le libéralisme protège de moins en moins son agriculture.


* Pour certains agriculteurs, l’aspiration à la coopération  conduit régulièrement à mettre en place des collaborations plus modestes où l’individu est reconnu et participant. En même temps, il faut reconnaître que d’autres s’enferment dans un individualisme exempt de solidarité : beaucoup d’égoïsme, de volonté de réussir en ignorant les autres. Le foncier reste un point fréquent de logiques individualistes même si les groupements fonciers agricoles manifestent une forme de solidarité.