Mot d'accueil de Paul Poquet
Bienvenue à tous,
Nous sommes
très heureux de vous accueillir à Ville sur Tourbe pour célébrer ensemble, les
trois paroisses réunies, la St Éloi 2024. Éloi est le St Patron de ceux qui travaillent
le fer et la terre.
Notre statue de
St Éloi a fait le voyage depuis Valmy et elle repartira vers Givry pour 2025.
L’heure du
bilan de campagne.
La St Éloi est
l’occasion de faire le point sur l’année écoulée et imaginer les perspectives
d’avenir. L’année dernière, à Valmy, Alexandre nous disait que 2023 était un
bon cru, en culture comme en élevage, mais qu’il fallait rester vigilant car la
médaille a toujours son revers…
Il n’a pas
fallu attendre longtemps, 2024 est catastrophique. En cultures d’été, pas de
rendement, pas de qualité, pas de prix ; c’est un peu mieux à l’automne
pour les betteraves. En élevage, si les prix restent corrects, la maladie (FCO)
a fait son apparition. Côté artisanat, pas la grande forme non plus avec la
crise de l’immobilier.
Bref, une année
à vite oublier : annus horribilis en latin ! Les plus fragiles, les
JA qui ont moins de réserves mettrons souvent longtemps à s’en remettre. Et
surtout, le moral des agriculteurs n’est pas au beau fixe, certains envisagent
même de jeter l’éponge.
Pour l’avenir,
on navigue en plein brouillard, la feuille de route n’est pas claire du tout.
Les choses vont un peu dans tous les sens et l’on se sent tiraillés entre les
différents discours. On nous demande de nourrir la population, de protéger la
nature, l’eau et la biodiversité, d’employer moins de chimie et de favoriser le
bien-être animal, de faire de l’énergie verte, d’émettre moins de CO2 et, bien
sûr et un premier lieu, de produire pas cher et de qualité !
Et tout cela
avec les lois, les directives, les papiers à remplir, les contrôles et les
pénalités qui vont avec. Nous voilà donc fin 2024 avec tous les ingrédients
pour que le raz le bol s’installe et que la colère monte.
Les récentes
manifestations sont légitimes, contre le Mercosur, pour la simplification
administrative, pour sécuriser le revenu. Mais dans un contexte de déficit à
3000 milliards et de pagaille à l’assemblée national, c’est compliqué !
Un autre grand
défi nous attend, le renouvellement des générations avec 50% des agriculteurs
qui prendront leur retraite d’ici 10 ans. La baisse du nombre d’exploitants et
donc l’agrandissement des structures semble inéluctable. Le modèle français de
la petite agriculture familiale a du plomb dans l’aile ; la baisse de
l’élevage va se poursuivre.
Un besoin de
reconnaissance
Alors, que
souhaiter pour cette St Éloi 2024 ? Que la récolte et les prix 2025 soient
meilleurs (pas sûr !), que nos revendications soient entendues (textes
dans la bon sens), que le gouvernement et la société civile nous manifestent un
peu de reconnaissance, un peu d’estime, un peu d’encouragement en place de
directives, contrôles, pénalités. Comme on dit, l’espoir fait vivre et je crois
que c’est un peu le sens des textes choisis par l’abbé Louis Mainsant pour
cette St Éloi.