samedi 20 novembre 2021

Saint Eloi 2021, bilan de campagne

 La St Eloi se profile à l'horizon. Comme de coutume, un petit groupe d'agriculteurs s'est retrouvé autour de Joël Morlet pour faire le point sur la campagne écoulée et sur ce que vit le monde agricole. Voici quelques données sur ce bilan d'étape.


La climatologie de cette année 2021 n’a pas été très favorable : froid, gelée, pluie (pour certains, catastrophique) ; la moisson n’a pas été simple à faire. Au final, la récolte, malgré des exceptions, se révèle cependant correcte et les prix hauts compensent les déficits (mais les intrants suivent le même chemin et peuvent créer de l’inquiétude, même sur leur disponibilité).

Le nombre d’agriculteurs en difficulté s’accroit d’année en année et sollicite l’attention des organisations professionnelles mais aussi de tous les agriculteurs.

L’action des médias a été moins virulente que l’année passée mais certaines ONG ne désarment pas. Cependant les agriculteurs s’efforcent d’expliquer leur travail chaque fois que l’occasion leur est donnée ou de créer des rencontres (fermes ouvertes...).

Avec l’épidémie de la Covid 19, les agriculteurs sont apparus comme ceux qui ont permis de maintenir la chaine alimentaire. Avec celui des soignants et d’autres professions, leur travail a été reconnu comme un maillon essentiel de notre société.

Le confinement a aussi bénéficié aux circuits courts. Cette tendance a du mal à se maintenir mais la place de ces circuits s’est globalement affermie en espérant que la baisse du pouvoir d’achat ne viendra pas casser la dynamique.

Après la jaunisse de la betterave l’an dernier, cette année c’est le « marquis » qui a réduit à rien 6000 ha de surfaces betteravières. Les compensations financières sont attendues.

 La plupart des agris sont maintenant conscients de la nécessité de prendre en compte des orientations pour une croissance verte. Le bio prend peu à peu sa place mais ce n’est pas sans difficultés, cela demande du temps et, à la date d’aujourd’hui, des marchés se saturent.

Dans le même sens, au niveau des organisations professionnelles, la prise en compte du « green deal » européen, pacte vert européen, est maintenant perçue comme une nécessité avec cette conviction que l’agriculture est une solution pour les questions environnementales : climat, photosynthèse, bio-carburants. Toutefois l’accord manifesté au départ de ce pacte s’est émoussé puisque sa traduction en agriculture pourrait se traduire par une baisse des productions et des contraintes insurmontables dans l’état actuel des moyens. Le risque est celui de devoir importer des produits qui n’ont pas eu les mêmes règles à respecter qu’en Europe.

Devant le changement climatique et les demandes sociétales, beaucoup d’agriculteurs essaient d’imaginer une autre orientation de leur exploitation en fonction de leurs potentialités : méthanisation, photovoltaïque, circuit court, accueil, … Mais on rencontre aussi du fatalisme.

Certains s’enferment dans un individualisme exempt de solidarité : beaucoup d’égoïsme, de volonté de réussir en ignorant les autres. Le foncier reste un point fréquent de logiques individualistes même si les groupements fonciers agricoles manifestent une forme de solidarité.

Les coopératives (et négociants) subissent les répercussions des difficultés de la profession agricole et doivent se réajuster : réduction des implantations et donc du personnel …