mardi 24 mars 2020

Diocèse : communiqué n°5 du 24 mars à 10 h


Suite à la réunion (en ligne) du Président de la République avec les responsables de cultes en France, 

Suite aux recommandations du cardinal Robert Sarah, préfet de de la Congrégation pour le Culte Divin et du cardinal Mauro Piacenza, préfet de la Pénitencerie Apostolique,  

Suite aux appels et directives de la Conférence des Évêques de France, 

Je vous communique aujourd’hui les informations suivantes : 

1) Annonciation 

Mercredi 25 mars (620ème anniversaire de la découverte de la statue de Notre-Dame de L’Épine, d’après la tradition) : 

  • À 11h (et non pas 18h comme annoncé précédemment), je célébrerai seul la messe de l’Annonciation à l’évêché ; pour que chacun puisse s’y associer, elle sera retransmise sur RCF Cœur de Champagne, la page Facebook du diocèse, ma page Facebook et la une du site Web du diocèse. Au cours de cette messe, je procéderai au couronnement de Notre-Dame de L’Épine, conformément au privilège accordé par le Pape Léon XIII à l’évêque de Châlons en 1890. 
Somme-Yèvre
  • À midi, chacun est invité à s’unir spirituellement ou en direct sur KTO TV à la récitation du Notre-Père animée par le Saint-Père en direct du parvis de la basilique Saint-Pierre de Rome. 

  • À 17h, la prière du chapelet que je prie depuis l’évêché viendra conclure la neuvaine commencée le 17 mars, elle sera retransmise sur RCF Cœur de Champagne, la page Facebook du diocèse, ma page Facebook et la une du site Web du diocèse. 
  • À 19h30, les cloches des églises sonneront pendant dix minutes ; chaque famille est invitée à déposer une bougie allumée à sa fenêtre et à lire le texte de l’Annonciation (Lc 1, 26-38). 

2) Semaine Sainte 

  • Comme pour le Pape à Rome, il n’y a aura pas de célébration en public dans les lieux de cultes en France durant tout le mois d’avril. (Cela vaut aussi pour les juifs et les musulmans) 
  • Le Conseil épiscopal étudiera ces jours-ci la meilleure façon possible de nous unir tous pour une célébration de la Semaine Sainte en ligne, simplifiée et tenant compte des réalités exceptionnelles du moment. Il convient de favoriser la communion plus que la dispersion par trop de propositions. 

3) Catéchumènes 

  • Je redis ma sollicitude aux 14 catéchumènes de notre diocèse empêchés de célébrer comme prévu les scrutins, et surtout de recevoir le baptême lors de la vigile pascale. Je m’adresse à eux dans un message personnel en vidéo qu’ils recevront aujourd’hui. Là aussi, le conseil épiscopal statuera sur la meilleure façon de vivre les scrutins et les sacrements de l’Initiation plus tard dans l’année. 

4) Célébration du pardon 

Le fait de recevoir l’absolution de ses péchés une fois par an, si possible à l’approche de Pâques, demeure un des commandements de l’Église. « La confession individuelle et intégrale suivie de l’absolution demeure le seul mode ordinaire par lequel les fidèles se réconcilient avec Dieu et l’Église, sauf si une impossibilité physique ou morale dispense d’une telle confession » (Catéchisme de l’Église Catholique § 1484).  

Confesser ses péchés à un prêtre dans les conditions actuelles n’est pas absolument impossible, mais j'affirme que c’est à éviter pour des raisons sanitaires. En effet, la célébration du sacrement de pénitence et réconciliation demande une certaine proximité, et c’est trop risqué pour le prêtre et pour le pénitent. Cela est d’autant plus vrai que chacun doit rester à la maison.

Ville sur Tourbe
Si toutefois un cas exceptionnel se présentait, on veillera à respecter, outre la confidentialité requise, toutes les mesures de précaution appelées « gestes-barrière ».  

Je rappelle qu'aux personnes contaminées par le virus covid-19, ainsi qu’à ceux qui les soignent et risquent d’être contaminées, la Pénitencerie Apostolique a décidé, au nom du Saint-Père, d’accorder l’indulgence plénière. Ceci est vrai aussi pour les catholiques sur le point de mourir, à condition qu’ils aient récité “régulièrement quelques prières durant leur vie”. 

Je rappelle aussi que, même si toutes sortes de moyens techniques sont mis en œuvre pour prier en communion les uns avec les autres, le sacrement de réconciliation ne peut en aucun cas être célébré par téléphone ou visio-conférence.  

De plus, le recours à l’absolution collective n’est pas une solution puisque les rassemblements sont interdits. Elle est d’ailleurs prévue uniquement « en des cas de nécessité grave » comme « un danger imminent de mort sans que le ou les prêtres aient le temps suffisant pour entendre la confession de chaque pénitent » ou quand « il n'y a pas assez de confesseurs pour entendre dûment les confessions individuelles dans un temps raisonnable, de sorte que les pénitents, sans faute de leur part, se verraient privés pendant longtemps de la grâce sacramentelle ou de la sainte communion. » Catéchisme § 1483). 

Le Pape a déclaré le 20 mars dernier que chaque fidèle pourrait, dans ces circonstances exceptionnelles, demander pardon au Seigneur sincèrement dans son cœur, et s’engager à aller rencontrer un prêtre dès que le confinement sera levé. Il se référait au même Catéchisme : "Quand elle provient de l'amour de Dieu aimé plus que tout, la contrition est appelée "parfaite" (contrition de charité). Une telle contrition remet les fautes vénielles ; elle obtient aussi le pardon des péchés mortels, si elle comporte la ferme résolution de recourir dès que possible à la confession sacramentelle. (§ 1452) 

C’est une constante de la doctrine catholique que je rappelle donc à tous les fidèles du diocèse de Châlons : deux conditions sont nécessaires pour obtenir le pardon des péchés en cas d’impossibilité de rencontrer un prêtre : 

1/ le regret sincère des péchés, même mortels (péchés graves) 

2/ la ferme résolution de recourir à la confession sacramentelle dès que cela sera possible. 

Les curés veilleront à proposer la célébration du sacrement dès que les circonstances le permettront. Tous les prêtres se rendront alors disponibles pour accueillir les fidèles et donner l’absolution. 



Que le Dieu de l’espérance soit avec vous tous. Qu’il vous accorde sa paix. 



+François Touvet 
Évêque de Châlons