jeudi 26 mars 2020

Doyenné : quelques réflexions pour ce dimanche 29 mars

Ce cinquième dimanche de Carême est aussi celui du CCFD. La crise sanitaire ne doit pas faire oublier que pour certains peuples l'aide à leur développement est aussi une condition de leur survie.

Moiremont
Ce dimanche l'Église nous propose l'évangile de la résurrection de Lazare (Jean 11/1-54). Une résurrection qui n'est pas de même nature que celle que va connaitre le Christ car la résurrection de Lazare est une réanimation... exceptionnelle certes mais simple retour à la vie terrestre.

Ce récit est pour nous l'occasion de mieux comprendre à quelle résurrection nous a promis notre baptême. Une résurrection au-delà de notre mort terrestre mais aussi déjà à l'œuvre dans cette vie : " Je suis la Résurrection et la Vie" dit Jésus ; "celui qui croit en moi même s'il meurt, vivra ".

Et c'est d'application immédiate dans la situation actuelle. La crise sanitaire bouleverse nos vies personnelles et l'organisation de notre pays, celle du monde entier. Notre fragilité nous est signifiée de bien des manières. Nous vivons une mort du fonctionnement social qui prévalait jusqu'ici.

Mais dans cette situation notre foi au Christ qui nous invite à la confiance dans la vie et dans l'amour est une force de résurrection. Car cette crise est peut-être une invitation à repenser nos modes de vie pour repartir de façon plus équilibrée, plus humaine.

Argers
N'y a-t-il pas à redonner vie à des relations plus fraternelles : prendre soin les uns des autres, prendre le temps de se parler, savoir manifester sa reconnaissance, se reconnaitre solidaires ?

Savoir aussi prendre le temps et ralentir cette course qui quelquefois nous fait vivre dans l'urgence constante mais nous fait manquer aussi l'essentiel ? Plus de sobriété dans notre consommation.

Reprendre conscience de notre fragilité : nous vivons dans un monde à partager avec tout ce qui existe et qui demande que des équilibres naturels ne soient pas rompus ; notre terre n'est pas un stock à exploiter (qui peut réserver de mauvaises surprises) mais une maison à préserver, une biodiversité, une vie ensemble à aménager prudemment.

Si nous pouvions sortir de cette crise en acceptant que ces questions changent profondément notre façon de voir la vie et les autres et nos modes de vie, ne serait-ce pas une forme de résurrection ?

Votre curé, Joël Morlet