dimanche 26 avril 2020

Terres d'espérance : les Jardins de la Solidarité dans le Doubs


Il y a 34 ans les jeunes agriculteurs d’une paroisse du Doubs décident d’une « fête de la patate ». Peu à peu à partir d’un village, 10 villages se joignent à l’initiative. Chaque année sur un village, 25 ares sont cultivés en légumes pour une « fête des légumes » qui rassemble environ 1200 personnes. Les légumes sont au menu du repas et le surplus est vendu au profit de projets humanitaires.

Les fruits de cette démarche, au-delà des légumes, en sont une convivialité, le plaisir de cultiver ensemble « à la main et à la pioche », l’humilité et la bienveillance pour construire ensemble, la solidarité qu’appelle l’Évangile.




« Les jardins de la solidarité »



1- Le contexte - la genèse

Il y a 34 ans, un prêtre, l’Abbé Bruno Doucet (pas du secteur pastoral local), et des jeunes agriculteurs, décident de faire la fête de « la patate », dans le village de Fessevillers sur le plateau de Maîche (Doubs) pour une action de solidarité, de partage concret.

Puis l’année suivante, un autre village s’est associé, par la fête de la carotte, puis un troisième village, la fête de l’oignon, puis ce sont les bénévoles de 10 villages qui se rassemblent pour « la fête des légumes », devenu les jardins de la solidarité!

Jardins communaux à Ste Ménehould
2- Description de la démarche

Depuis 34 ans, chaque année les bénévoles de 10 villages du plateau de Maîche -25120- dans le Haut Doubs, se rassemblent pour planter, cultiver, 2500 à 3000 m² de jardin, sur un terrain mis à disposition par la commune, chaque année un village différent accueil cette action.

A la mi-octobre, une grande fête dite « des légumes » rassemble 1200 personnes un dimanche sous chapiteau. Pour la célébration d’une messe le matin, suivie d’un repas simple avec les légumes récoltés, un temps d’amitié de convivialité, de partage de chants, mais aussi la vente de toute la récolte aux personnes présentes.

Cette action mobilise, au cours de la saison, 70/80 bénévoles pour le travail et la culture des légumes « à la main et la pioche », et 150 personnes pour la préparation de la journée du repas et la vente.

Les bénéfices sont partagés entre les 10 villages qui parrainent chacun un projet humanitaire dans le monde ou en France. Par exemple, un village soutient un orphelinat au Burkina Faso, en lien avec les travailleuses missionnaires de la grâce Dieu. Une aide est apportée « aux restos du cœur locaux », et à l’épicerie sociale du secteur.

3- Les acteurs

De nombreux bénévoles des villages se retrouvent toutes les semaines pour travailler au jardin. Une fédération associative « des jardins de la solidarité » avec un Président qui anime, avec chaque responsable de chaque village, l’activité (plantation, entretien, récolte, la journée de fête et la vente etc.),

Ce sont 70 bénévoles, venant de tous les villages qui participent à la culture du potager, mais c’est un lieu ouvert à toutes les bonnes volontés et de toutes les générations. 

Pour la fête ce sont plus de 150 personnes qui s’activent durant une semaine. La fédération et son président anime, avec les responsables villages qui assument tous une responsabilité. Chaque année près de 1000 repas sont servis lors de la fête, et des centaines de visiteurs passent faire leurs achats en légumes.

4- Les fruits de cette expérience

Quel fruits dans la relation aux personnes ?

   - Rassembler dans la diversité toutes les personnes de bonnes volontés autour de la   solidarité et du don,

   - Temps de convivialité, lieu de rencontre spontanée, de partage, d’échange,

   - Un lieu où l’on prend le temps du travail de la terre, de l’effort gratuit.

Quels fruits dans la relation à l’environnement
   - Lien entre la nature et l’homme,

   - Pratique simple, saine (pas de produits chimiques ou autres) culture bio !

   - Rappel du besoin de l’homme de retrouver ce lien avec son environnement.

Quels fruits dans la relation à soi-même ?

   - La tolérance, le plaisir de l’action collective.

   - Prise de responsabilité, participer à une grosse organisation, satisfaction de la réussite annuelle qu‘il faut faire durer.

   - L’humilité : se faire proche des autres quels qu’ils soient. Trouver le consensus

   - Participer à une action collective, et que chacun trouve sa place

Quels fruits dans la relation à Dieu ?

   - Dimension spirituelle de l’action (charité, partager)

   - Solidarité besoin d’être à l’écoute des détresses et des pauvres de notre monde.

   - Témoignage d’une action plus personnelle à Dieu (dans une bonne action, en lien avec le message de l’évangile)
   - Symbole d’une communauté qui se rassemble pour construire un monde meilleur.