Il y a 34 ans les jeunes agriculteurs d’une paroisse du Doubs décident d’une « fête de la patate ». Peu à peu à partir d’un village, 10 villages se joignent à l’initiative. Chaque année sur un village, 25 ares sont cultivés en légumes pour une « fête des légumes » qui rassemble environ 1200 personnes. Les légumes sont au menu du repas et le surplus est vendu au profit de projets humanitaires.
Les fruits de cette démarche, au-delà des légumes, en sont une convivialité, le plaisir de cultiver ensemble « à la main et à la pioche », l’humilité et la bienveillance pour construire ensemble, la solidarité qu’appelle l’Évangile.
« Les
jardins de la solidarité »
1- Le contexte - la genèse
Il y a 34 ans, un prêtre, l’Abbé Bruno
Doucet (pas du secteur pastoral local), et des jeunes agriculteurs, décident de
faire la fête de « la patate », dans le village de Fessevillers sur le plateau
de Maîche (Doubs) pour une action de solidarité, de partage concret.
Puis l’année suivante, un autre village s’est
associé, par la fête de la carotte, puis un troisième village, la fête de l’oignon,
puis ce sont les bénévoles de 10 villages qui se rassemblent pour « la fête des
légumes », devenu les jardins de la solidarité!
Depuis 34 ans, chaque année les
bénévoles de 10 villages du plateau de Maîche -25120- dans le Haut Doubs, se
rassemblent pour planter, cultiver, 2500 à 3000 m² de jardin, sur un terrain
mis à disposition par la commune, chaque année un village différent accueil cette
action.
A la mi-octobre, une grande fête dite «
des légumes » rassemble 1200 personnes un dimanche sous chapiteau. Pour la
célébration d’une messe le matin, suivie d’un repas simple avec les légumes
récoltés, un temps d’amitié de convivialité, de partage de chants, mais aussi la vente de toute la
récolte aux personnes présentes.
Cette action mobilise, au cours de la
saison, 70/80 bénévoles pour le travail et la culture des légumes « à la main
et la pioche », et 150 personnes pour la préparation de la journée du
repas et la vente.
Les bénéfices sont partagés entre les 10
villages qui parrainent chacun un projet humanitaire dans le monde ou en
France. Par exemple, un village soutient un orphelinat au Burkina Faso, en lien
avec les travailleuses missionnaires de la grâce Dieu. Une aide est apportée «
aux restos du cœur locaux », et à l’épicerie sociale du secteur.
3- Les acteurs
De nombreux bénévoles des villages se
retrouvent toutes les semaines pour travailler au jardin. Une fédération
associative « des jardins de la solidarité » avec un Président qui anime, avec
chaque responsable de chaque village, l’activité (plantation, entretien, récolte,
la journée de fête et la vente etc.),
Ce sont 70 bénévoles, venant de tous les
villages qui participent à la culture du potager, mais c’est un lieu ouvert à
toutes les bonnes volontés et de toutes les générations.
Pour la fête ce sont plus de 150
personnes qui s’activent durant une semaine. La fédération et son président anime,
avec les responsables villages qui assument tous une responsabilité. Chaque année près de 1000 repas sont
servis lors de la fête, et des centaines de visiteurs passent faire leurs
achats en légumes.
4- Les fruits de cette expérience
Quel fruits dans la relation aux personnes ?
- Rassembler dans la diversité toutes
les personnes de bonnes volontés autour de la solidarité et du don,
- Temps de convivialité, lieu de
rencontre spontanée, de partage, d’échange,
- Un lieu où l’on prend le temps du
travail de la terre, de l’effort gratuit.
Quels fruits dans la relation à l’environnement
?
- Lien entre la nature et l’homme,
- Pratique simple, saine (pas de produits
chimiques ou autres) culture bio !
- Rappel du besoin de l’homme de
retrouver ce lien avec son environnement.
Quels fruits dans la
relation à soi-même ?
- La tolérance, le plaisir de l’action
collective.
- Prise de responsabilité, participer à
une grosse organisation, satisfaction de la réussite annuelle qu‘il faut faire
durer.
- L’humilité : se faire proche des autres
quels qu’ils soient. Trouver le consensus
- Participer à une action collective, et
que chacun trouve sa place
Quels fruits dans la
relation à Dieu ?
- Dimension spirituelle
de l’action (charité, partager)
- Solidarité besoin d’être à l’écoute des
détresses et des pauvres de notre monde.
- Témoignage d’une action plus
personnelle à Dieu (dans une bonne action, en lien avec le message de
l’évangile)
- Symbole d’une communauté qui se rassemble pour construire
un monde meilleur.
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