jeudi 27 novembre 2025

Saint Éloi 2025, un avenir compliqué

La St Eloi se profile à l'horizon. Comme de coutume, quelques agriculteurs se sont retrouvés autour de Joël Morlet pour faire le point sur la campagne écoulée et sur ce que vit le monde agricole. Voici quelques données sur ce bilan d'étape.

        Dans le monde agricole, l’ambiance actuelle est marquée par le sentiment d’un avenir compliqué et beaucoup d’inquiétude ; un pessimisme et une fatigue s’installent devant les problèmes et questions accumulés.

Cela s’est traduit par des manifestations et un durcissement entre forces syndicales lors des élections professionnelles aux chambres d’agriculture. Beaucoup d’agriculteurs ont le sentiment que leur travail n’est pas reconnu. Ils ont pourtant un sentiment de fierté du métier qu’ils exercent pour mettre en valeur la nature. Dans les orientations politiques, l’agriculture risque d’être considérée, aux niveaux européen et français, comme secondaire.


Pour les productions végétales, la moisson a été satisfaisantes mais l’augmentation du prix des intrants et des cours hésitants conduisent à un revenu en berne pour cette année. Le travail fourni n’est pas récompensé.

Dans les productions animales, le lait et la viande connaissent actuellement des cours soutenus qui permettent aux exploitations de respirer. Mais elles sont impactées par des maladies (FCO, grippe aviaire…) ainsi que par la menace du loup.

Préoccupation importante : l’inquiétude des agriculteurs rejoint celle de tous les Français devant la paralysie politique de notre pays.


Au niveau européen, l’élaboration du futur budget de la PAC et l’accord du Mercosur sont des menaces sur le devenir de l’agriculture européenne. Quelle agriculture européenne veut-on à l’avenir ? Au niveau géopolitique, les relations internationales n’apportent pas de l’apaisement, bien au contraire, l’agriculture devient une donnée des affrontements.

Les agriculteurs souffrent du poids des normes et contraintes administratives ; de plus elles ne sont pas toujours adaptées aux réalités de terrain.

Alors que le soin de la nature est un élément essentiel de leur métier, la pression sur les questions environnementales est aussi perturbante. La loi Duplomb, la découverte de la pollution des PFAS, … sont l’occasion, à chaque fois, de mettre en cause les agriculteurs.

En même temps, devant l’importance prise par les concurrences économiques entre États, le « Green Deal » européen qui visait à conduire une « transition » écologique est remis en cause mais la question de la préservation de l’environnement reste urgente. De même l’agriculture bio connait une baisse des surfaces cultivées.


Pour rester positif, a contrario, les efforts des organisations agricoles continuent pour entamer la transition écologique : « Symbiose », le programme « Transitions » de Vivescia, Terrasolis, « Contrats de solution » de plusieurs organisations agricoles…, pour ne pas parler de toutes les recherches et essais menés en groupe ou individuellement.

Les figures d’exploitation agricole se diversifient beaucoup mais les formes de coopération restent vivantes. Il y aussi le travail pour s’adapter à de nouvelles techniques comme l’intelligence artificielle.

Avec la cellule « Réagir » dans la Marne ou « Solidarité Paysans » dans les Ardennes, la profession se soucie de soutenir les agriculteurs en difficulté.