La St Eloi se profile à l'horizon. Comme de coutume, quelques agriculteurs se sont retrouvés autour de Joël Morlet pour faire le point sur la campagne écoulée et sur ce que vit le monde agricole. Voici quelques données sur ce bilan d'étape.
Dans le monde agricole, l’ambiance actuelle est marquée par le
sentiment d’un avenir compliqué et beaucoup d’inquiétude ; un pessimisme
et une fatigue s’installent devant les problèmes et questions accumulés.
Cela s’est traduit
par des manifestations et un durcissement entre forces syndicales lors des
élections professionnelles aux chambres d’agriculture. Beaucoup d’agriculteurs
ont le sentiment que leur travail n’est pas reconnu. Ils ont pourtant un
sentiment de fierté du métier qu’ils exercent pour mettre en valeur la nature.
Dans les orientations politiques, l’agriculture risque d’être considérée, aux
niveaux européen et français, comme secondaire.
Dans les productions
animales, le lait et la viande connaissent actuellement des cours soutenus qui
permettent aux exploitations de respirer. Mais elles sont impactées par des
maladies (FCO, grippe aviaire…) ainsi que par la menace du loup.
Préoccupation
importante : l’inquiétude des agriculteurs rejoint celle de tous les
Français devant la paralysie politique de notre pays.
Au niveau européen,
l’élaboration du futur budget de la PAC et l’accord du Mercosur sont des
menaces sur le devenir de l’agriculture européenne. Quelle agriculture
européenne veut-on à l’avenir ? Au niveau géopolitique, les relations
internationales n’apportent pas de l’apaisement, bien au contraire,
l’agriculture devient une donnée des affrontements.
Les agriculteurs
souffrent du poids des normes et contraintes administratives ; de plus
elles ne sont pas toujours adaptées aux réalités de terrain.
Alors que le soin de
la nature est un élément essentiel de leur métier, la pression sur les
questions environnementales est aussi perturbante. La loi Duplomb, la
découverte de la pollution des PFAS, … sont l’occasion, à chaque fois, de
mettre en cause les agriculteurs.
En même temps, devant l’importance prise par les concurrences économiques entre États, le « Green Deal » européen qui visait à conduire une « transition » écologique est remis en cause mais la question de la préservation de l’environnement reste urgente. De même l’agriculture bio connait une baisse des surfaces cultivées.
Pour rester positif,
a contrario, les efforts des organisations agricoles continuent pour entamer la
transition écologique : « Symbiose », le programme
« Transitions » de Vivescia, Terrasolis, « Contrats de
solution » de plusieurs organisations agricoles…, pour ne pas parler de
toutes les recherches et essais menés en groupe ou individuellement.
Les figures
d’exploitation agricole se diversifient beaucoup mais les formes de coopération
restent vivantes. Il y aussi le travail pour s’adapter à de nouvelles
techniques comme l’intelligence artificielle.
Avec la cellule « Réagir » dans la Marne
ou « Solidarité Paysans » dans les Ardennes, la profession se soucie
de soutenir les agriculteurs en difficulté.

