La célébration dominicale à Givry en Argonne ce dimanche a été l'occasion de fêter la St Éloi.
Mot d'accueil de Denis Soidé
Bonjour à toute et à tous,
Nous vous souhaitons la bienvenue dans cette église de Givry en Argonne pour célébrer notre Saint Patron Saint-Éloi représenté par cette statue. C’est l’occasion pour nous de revenir sur la campagne écoulée et les ressentis du métier.Rappelez-vous l’année dernière, Paul nous racontait que l’année 2024 était catastrophique au niveau des productions végétales.
Pour 2025, malgré une
implantation d’automne plus tardive et un déficit pluviométrique au printemps
pénalisant surtout les orges, la moisson a été dans l’ensemble satisfaisante
avec toujours des disparités suivant les secteurs géographiques notamment pour
les betteraves et les maïs. Mais l’augmentation du prix des intrants et des
cours très affaiblis nous conduisent à un revenu de nouveau en berne pour cette
année. Le travail fourni n’est pas récompensé à sa juste valeur.
Dans les productions
animales, le lait et la viande connaissent actuellement des cours soutenus qui
permettent aux exploitations enfin de respirer après de longues périodes plutôt
difficiles. Mais elles sont impactées par des maladies (FCO, grippe aviaire…) ainsi
que par la menace du loup.
Le monde agricole comme de
nombreux secteurs est inquiet et prudent face à la paralysie politique de notre
pays. L’ambiance actuelle est marquée par le
sentiment d’un avenir compliqué et l’inquiétude subsiste; un pessimisme et
une fatigue perdurent devant les problèmes et questions accumulées.
Cela se traduit par des manifestations et un durcissement des forces syndicales.
Au niveau européen,
l’élaboration du futur budget de la PAC et l’accord du Mercosur sont des
menaces sur le devenir de notre agriculture européenne. Au niveau géopolitique,
les relations internationales n’apportent pas d’apaisement, bien au contraire,
l’agriculture devient une monnaie d’échange.
Beaucoup d’agriculteurs ont
le sentiment que leur travail n’est pas reconnu. Ils souffrent du poids des
normes et des contraintes administratives pas toujours adaptées aux réalités de
terrain.
Alors que le soin de la
nature est un élément essentiel de notre métier, la pression sur les questions
environnementales est aussi perturbante. La loi Duplomb, la découverte de la
pollution des PFAS, … sont l’occasion, à chaque fois, de mettre en cause nous
autres agriculteurs.
Après ce début plutôt
pessimiste, gardons l’espoir qui nous fait vivre au quotidien et avançons comme
nous l’avons toujours fait. Adaptons nous, tout en gardant l’amour du métier et
rappelons-nous que nous sommes indispensables pour nourrir la population.









