samedi 30 novembre 2024

Messes Décembre 2024

 


Décembre

Dates

Saint Louis

Argonne Nord

Sainte

Ménehould

Saint Rouin

Argonne Sud

Samedi

30/11

 

 

 

Dimanche

01/12

10 h 30

St Charles

Samedi

07/12

10 h 30

Saint Éloi

 

 

Dimanche

08/12

 

10 h 30

St Charles

10 h 30

Ante

Samedi

14/12

 

 

 

Dimanche

15/12

10 h 30

Ville/Tourbe

10 h 30

St Charles

 

Samedi 21/12

 

 

 

Dimanche

22/12

 

10 h 30

St Charles

10 h 30

Givry en Arg.

Mardi

24/12

18 h 00

St Charles

Mercredi

25/12

10 h 30

Ville/Tourbe

10 h 30

St Charles

Noël

Samedi

28/12

 

 

 

Dimanche

29/12

 

10 h 30

St Charles

10 h 30

Givry en Arg.


lundi 18 novembre 2024

St Éloi 2024; une année difficile pour le monde agricole

La St Eloi se profile à l'horizon. Comme de coutume, quelques agriculteurs se sont retrouvés autour de Joël Morlet pour faire le point sur la campagne écoulée et sur ce que vit le monde agricole. Voici quelques données sur ce bilan d'étape.

Une année difficile

Globalement le moral des agriculteurs n’est pas au beau fixe. Les pluies de printemps et d’été ont compromis en partie les récoltes céréalières et oléagineuses ; les rendements sont nettement en dessous de la moyenne des années précédentes ; pour certaines exploitations, c’est 50%. Les prix sont plutôt bas. Par contre, en positif, les résultats pour les betteraves sont satisfaisants.

Ces mauvais résultats affectent les économies des exploitations, exposant celles qui doivent faire face au remboursement d’emprunt, soit à se retrouver en rupture de paiement ou en défaut de trésorerie, et à revoir, quand cela est possible, les plans de financement. Ces difficultés vont se manifester surtout au mois de janvier 2025.

Paradoxalement les organisateurs et les exposants de la Foire de Châlons, évènement qui donne un peu la température sur l’activité autour du matériel agricole, sont plutôt rassurés compte tenu des difficultés actuelles.

Du côté de l’élevage, la situation est plus problématique, avec des prix certes assez stables mais qui restent bas. Surtout de nombreux éleveurs sont concernés par la fièvre catarrhale avec comme conséquence pour les troupeaux ovins mais aussi bovins, des avortements, des problèmes à la naissance. Elle occasionne une chute de la production de lait, impactant la nourriture des petits et la quantité de lait commercialisé. Beaucoup d’éleveurs sont découragés.

La gestion des questions sanitaires (mise en place de plans de vaccination, élaboration et disponibilité des vaccin) a été marquée par des dysfonctionnements suscitant la colère des éleveurs.

Des problèmes de financement

Beaucoup d’agriculteurs ont fait appel à des plans de financement pour faire face à leur besoin en matériel, mais aussi en intrants aux prix volatiles. La capacité de remboursement va dépendre des résultats, des prochaines moissons.

Des agriculteurs, baissent les bras : « est-ce que cela vaut le coup de choisir aujourd’hui ce métier ? ».

Des personnes et des exploitations se retrouvent en difficulté : défaut de paiement, incapacité d’assurer les échéances financières, mutuelles non payées, problèmes relationnels. Il faudra porter une attention particulière à toutes ces personnes pour des raisons économiques et pour des raisons humaines. La profession et des associations essaient d’être présentes à ces situations et proposent un accompagnement

Des évolutions en cours

Dans les évolutions que vit l’agriculture, il faut souligner ces dernières années l’implantation des méthaniseurs, qui viennent accentuer la part des productions végétales qui s’oriente vers la production d’énergie. La plupart de ces méthaniseurs sont des initiatives collectives. Entre 5 et 10 agriculteurs, et jusqu’à une quarantaine, se sont regroupés autour de ces créations, ce qui est assez remarquable. En même temps beaucoup s’interrogent sur le danger de prélever des productions végétales, dont la vocation première est de nourrir les hommes.

Une autre tension se manifeste entre le désir de promouvoir l’installation des jeunes pour un renouvellement des générations et la montée d’exploitations de grande dimension où l’agrandissement semble ne pas avoir de limite et la primauté est donnée à la dimension financière avec un salariat important. Cela questionne sur l’avenir des exploitations familiales.

La profession se mobilise

Mobilisation de la profession : en janvier et février, des manifestations importantes ont eu lieu (les différents syndicats étaient mobilisés), qui expriment un mécontentement face aux questions économiques, avec différentes causes : inflation, augmentation et volatilité des prix des intrants, importations agricoles concurrentielles sans les normes de qualité, non-suivi de la loi « Egalim » dont le but était de stabiliser les prix quant à l’achat des industriels et des distributeurs.

À ces difficultés s’ajoute celle des réglementations avec leur aspect contraignant ; elles sont quelquefois contradictoires sur les questions environnementales. De plus l’application des directives européenne n’est pas la même suivant les pays, ce qui crée des dysfonctionnements de concurrence, en particulier aux frontières : cerises en Alsace, légumes dans le midi. Les réglementations se multiplient et augmentent le travail bureaucratique, ce qui oblige l’agriculteur à y consacrer beaucoup de temps : « ce n’est pas mon métier » disent-ils. Il y a une demande urgente de simplification.

La crainte est grande aussi que les accords du Mercosur, avec les pays d’Amérique latine n’entrainent une nouvelle pression sur les marchés et les prix, ce qui amènerait vraisemblablement de nouvelles manifestations.

Plus faible relation des agriculteurs avec leur environnement humain

Les agriculteurs sont aujourd’hui beaucoup moins nombreux, et souvent minoritaires parmi les populations présentes dans les campagnes. A cela plusieurs conséquences, un isolement des agriculteurs entre eux, favorisant des conduites individualistes, et des incompréhensions avec les populations présentes, ce qui n’est pas sans provoquer des conflits.


Globalement les discussions font apparaître le manque de perspective, le manque de vision sur le plan économique, mais aussi autour des questions écologiques et sur le plan sociétal, autour de la reconnaissance et l’utilité du métier d’agriculteur.

Des capacités de rebondissement

Cela dit, l’agriculture, reste un lieu d’initiative, d’entreprise même si elle doit faire face à de nombreux défis économiques, humains, écologiques. Face à ces défis, et ce qu’ils demandent de prendre en considération, si les résistances à évoluer sont réelles, les initiatives le sont tout autant, qu’elles soient individuelles ou communautaires. Il est à noter que lorsque l’occasion se présente, les agriculteurs aiment discuter, échanger, il y a certainement un réel besoin à favoriser des lieux de rencontre, et des lieux où chacun peut s’expliquer et permettre la naissance d’idées