mardi 30 novembre 2021

Saint Eloi, temps d'échange pour le milieu agricole

Chaque année, des agriculteurs d’Argonne se réunissent afin de préparer une messe en l’honneur de leur Saint Patron, Saint Eloi.

« Cette fête de Saint Eloi est l’occasion de nous retrouver pour pouvoir échanger. Nous manifestons ainsi ce qui doit être une orientation de notre profession : la solidarité, l’encouragement et le soutien mutuel. Résister aux logiques économiques et aux mentalités actuelles qui peuvent tendre à dissoudre cette solidarité. »


Des pistes de réflexion...

* Un incontournable, le soin apporté à notre planète

Dieu nous a confié la Création et toutes ses potentialités. C’est un don magnifique qui engage notre responsabilité : prendre soin de la nature grâce à notre intelligence et à notre travail ; prendre soin des hommes, des femmes pour former une communauté humaine fraternelle.

Chaque profession participe à sa façon à promouvoir et préserver ce Bien Commun. Mais le rôle de l’agriculteur par son rapport particulier à la nature et à la terre occupe une place décisive : entretenir la vie des plantes, des animaux ; nourrir les hommes ; préserver les écosystèmes et la biodiversité. C’est une passion et une fierté et il n’y a pas de raison de s’en laisser déposséder.

Les uns et les autres, nous percevons les défis techniques et économiques qui se présentent et chacun cherche comment il pourrait y faire face. S’adapter au changement climatique, mettre en œuvre des solutions qui préservent la biosphère, la biodiversité, évitent la pollution. Sans doute chacun est déjà en route comme le sont beaucoup de nos concitoyens dans leurs façons de consommer, comme le sont d’autres professions…

* Rétablir la confiance entre nous

Les questions liées à l’environnement occupent beaucoup les esprits. Un souci de notre société devrait nous préoccuper aussi intensément, c’est la méfiance qui s’est installée entre nous. Reconstruire la confiance et le dialogue avec toutes les catégories de la société. Ne laissons pas le lien social se déliter complètement. Il faut savoir profiter et créer des occasions d’expliquer son travail, ses efforts et montrer le chemin parcouru. Il nous faut rétablir de la confiance et, si effectivement certains ont peu souci du bien commun, beaucoup d’autres ne demandent qu’à comprendre et être compris.

Plus largement, la ruralité est dans notre société très urbanisée un facteur d’équilibre dont nous avons besoin.  Cette ruralité, par ses qualités de contact avec la nature, les paysages, la vie végétale et animale mais aussi son patrimoine, un rythme de vie calquée sur la nature est à entretenir, à préserver pour le bien de tous. Les agriculteurs y contribuent avec les autres catégories sociales qui l’habitent (artisans, commerçants, employés, ouvriers, cadres et professions libérales). Cela demande le sens de l’autre, même s’il est différent, dialogue et bienveillance. Il faut préserver ou créer des lieux de rencontre, d’échange, de fête qui permettent de penser ensemble un avenir commun et de constituer des territoires ruraux animés et vivants. Nous nous habituons trop facilement à l’individualisme. La confiance et la solidarité sont des biens plus précieux que les sécurités matérielles.

* Tracer un chemin dans le brouillard.

Notre monde est compliqué et beaucoup se sentent déboussolés. Quoi faire ? Vers où aller ? Il faut refuser le fatalisme et le repli. Donner une place à chaque être humain, le respecter, faire grandir la solidarité et l’harmonie sont des boussoles pour nos choix de chaque jour.

Noël ne doit pas être le moment d’une trêve trop vite passée; il se prépare comme l’accueil, au milieu des peines et des difficultés, de la Bonne Nouvelle d’un Dieu qui a confiance dans l’humanité qu’il a créée et qu’il vient encourager dans son désir de justice, de fraternité et d’amour. Noël n’est pas un moment d’oubli, il doit être chaque année la base d’un rebond, d’un effort renouvelé puisque le Seigneur est parmi nous, avec nous.

 

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