Comme chaque année, Joël a préparé avec un petit groupe d'agriculteurs du diocèse la fête de la Saint Eloi. Voici l'état des lieux fait à cette occasion.
* Actuellement ont lieu les Etats généraux de l’alimentation qui regroupent un grand nombre d’acteurs de notre société. Ils traitent de la création de valeur autour de l’alimentation, de la répartition de cette valeur ainsi que de la production d’une alimentation saine et durable.
Actualités du monde agricole et rural
* L’épisode de la pénurie de beurre sera peut-être oublié dans un mois mais il illustre les relations difficiles entre producteurs, transformateurs et grandes surfaces (3 des acteurs de ces Etats généraux). C’est comme une illustration du premier. Mais dans le même temps, un dialogue est engagé au travers d’une opération « Éleveur & Engagé » pour rémunérer le producteur au juste prix.
* L’année 2016 a été une année noire pour l’agriculture et a aggravé la situation de nombre d’agriculteurs. 2017 n’a pas permis de rattraper les manques de rémunération. De nombreux agriculteurs se retrouvent en difficulté et il n’est pas rare que cela conduise au suicide. Le soutien à apporter à ces personnes et leurs familles doit être une réelle priorité.
* Notre diocèse est marqué par une profonde tradition de coopération. De grands groupes coopératifs internationaux existent (Vivescia, Cristal Union...) ; ils pèsent dans le commerce mondial et génèrent de la valeur mais leur dimension tend à les éloigner des agriculteurs de bas et cela n’est pas sans créer des tensions. En même temps, la propension à faire naître et vivre des coopérations à un niveau plus restreint reste bien présente : mise en place de méthaniseur, rachat par un Groupement foncier agricole mutuel de terres pour maintenir un agriculteur, Groupement de développement agricole, mise en commun de matériel (il est intéressant de repérer ce qui se fait sur le territoire de la paroisse).
* Dans cette actualité où les questions de nourriture ont pris beaucoup de place, les médias tendent à durcir l’opposition entre « agriculture conventionnelle » et « agriculture bio ». La réalité du terrain montre plutôt une diversité ; il y a une recherche tâtonnante et constante de beaucoup d’agriculteurs, quelquefois réunis en association, pour tenir compte des nouvelles connaissances scientifiques et produire une alimentation saine et respectueuse de la nature. Plus globalement, les exploitations agricoles tendent à se diversifier sur beaucoup de plans : foncier, modes de travail, choix de productions...
* Il faut aussi mentionner l’international ; actuellement c’est le traité de libre-échange entre le Canada et l’Union européenne (CETA) qui focalise les débats mais il y a d’autres négociations entre pays riches. Par ailleurs il ne faut pas oublier les pays moins riches qui peinent à développer leur agriculture, du fait de l’incurie de leurs gouvernants et aussi des fragilités engendrées par la mondialisation libérale.
* En ce qui concerne plus globalement le monde rural, les tendances négatives comme les tendances positives cohabitent. Le maintien de services en rural (boulangerie, poste…) et la dynamisation de la vie associative dans nos villages ont des sorts différents. L’intercommunalité y joue un rôle (actuellement les questions importantes tournent autour de la mise en place des compétences suite à la modification des intercommunalités et des restrictions par l’État des dotations) mais aussi la volonté des citoyens de base ; certains villages ont une belle vie associative alors qu’à coté peu de choses se passent.
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