Dans une lettre du 4 octobre dernier, intitulée « Tous Frères » le pape François juge urgent pour le monde d’aujourd’hui de travailler à plus de fraternité et d’amitié et pour cela de favoriser le dialogue. Joël Morlet
"Se rapprocher, s’exprimer,
s’écouter, se regarder, se connaître, essayer de se comprendre, chercher des
points de contact, tout cela se résume dans le verbe ‘‘dialoguer’’.
Certains essaient de fuir la
réalité en se réfugiant dans leurs mondes à part, d’autres l’affrontent en se
servant de la violence destructrice. Cependant, « entre l’indifférence égoïste
et la protestation violente il y a une option toujours possible : le
dialogue.
On confond en général le dialogue avec quelque chose de très différent : un échange fébrile d’opinions sur les réseaux sociaux, très souvent orienté par des informations provenant de médias pas toujours fiables. Ce ne sont que des monologues parallèles qui s’imposent peut-être à l’attention des autres plutôt en raison de leurs tons élevés et agressifs. Mais les monologues n’engagent personne, au point que leurs contenus sont souvent opportunistes et contradictoires.
Souvent, la diffusion
retentissante de faits et de plaintes dans les médias tend en réalité à
entraver les possibilités de dialogue, parce qu’elle permet à chacun de garder,
intangibles et sans nuances, ses idées, ses intérêts et ses opinions, avec,
pour excuse, les erreurs des autres. L’habitude de disqualifier instantanément
l’adversaire en lui appliquant des termes humiliants prévaut, en lieu et place d’un
dialogue ouvert et respectueux visant une synthèse supérieure.
Le dialogue social authentique suppose la capacité de respecter le
point de vue de l’autre en acceptant la possibilité qu’il contienne quelque
conviction ou intérêt légitime. De par sa situation et son expérience, l’autre
a quelque chose à apporter. Et il est souhaitable qu’il approfondisse ou expose
son point de vue pour que le débat public soit encore plus fructueux.
Lorsqu’une personne ou un groupe est cohérent avec ce qu’il pense, adhère
fermement à des valeurs ainsi qu’à des convictions et développe une pensée,
ceci profitera d’une manière ou d’une autre à la société. Mais cela ne
s’accomplit que dans la mesure où le processus en question se réalise dans le
dialogue et dans un esprit d’ouverture aux autres. En effet, « dans un esprit
vrai de dialogue, la capacité de comprendre le sens de ce que l’autre dit et
fait, grandit nécessairement même si on ne peut l’accepter comme sa propre
conviction. De cette manière, il devient possible d’être sincère, de ne pas
dissimuler ce que nous croyons, sans cesser de dialoguer, de chercher des
points de contact, et surtout de travailler et de lutter ensemble ». La
discussion publique, si elle accorde véritablement de l’espace à chacun et ne
manipule ni ne cache l’information, est un tremplin permanent qui permet de
mieux atteindre la vérité, ou du moins, de mieux l’exprimer. Elle empêche les
divers groupes de s’accrocher avec assurance et autosuffisance à leur
conception de la réalité et à leurs intérêts limités. Soyons persuadés que «
les différences sont créatrices, elles créent des tensions et dans la
résolution d’une tension se trouve le progrès de l’humanité » !"
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